Histoire de nos villages
Écrit par Brigitte SOUGAKOFF le 21 janvier 2021
Pendant des millénaires, la Marne a creusé son lit dans le plateau calcaire de la Brie. Ses bords escarpés, érodés par le méandre de la rivière ont créé le coteau de Crégiacum, nom issu de Crex, (le rocher), aujourd’hui Crégy.
A flancs de coteaux, existait un rocher remarquable pour sa grotte et ses pétrifications qui a disparu lors de la construction du canal de l’Ourcq. Cette roche doit sa formation à une source chargée de matière calcaire. De nombreuses sources descendaient des hauteurs du village et certaines jusque Meaux.
Les hauteurs qui bornent la ville au nord-ouest sont percées par un chemin creux raviné dans le talus, duquel se cache une ancienne fontaine abritée par une simple petite voûte de maçonnerie. Cette fontaine prit le nom de Sarrazin, du nom de l’échevin qui la découvrit en 1763. Jean baptisé Sarrazin, bourgeois marchand-épicier-mercier pensionnaire de sa majesté impériale, fit analyser cette eau trouvée excellente et proposa à la municipalité de la capter et de la faire venir à Meaux pour remplacer l’ancienne et fameuse fontaine du grand parvis de la cathédrale détruite au début du xvie siècle ; mais le rapport de Piot, médecin du roi, jugea les frais trop élevés pour un trop petit volume d’eau et rejeta la proposition.
Ce problème d’alimentation de Meaux en eau potable se repose au milieu du xixe siècle. Meaux cherche partout des sources à Montceaux mais aussi au Blamont. Elle fera à la fontaine Sarrazin les fouilles nécessaires pour s’assurer du volume d’eau de la source à différentes profondeurs pour que la ville fasse des conduites destinées à mener l’eau dans l’intérieur de la ville de Meaux sans priver d’eau le public notamment les habitants de Chauconin durant les travaux.
En 1622, Claude Débonnaire, de la Chambre du roi Louis XIII, fonda le Couvent des Carmes Déchaussés nommé ainsi, car les moines allaient pieds nus.
Le domaine fut aménagé en terrasses par la construction d’une haute muraille consolidée par deux tours. A la Révolution, le domaine du couvent fut vendu et peu après les bâtiments ont été en partie détruits.
Les travaux du Canal de l’Ourcq destiné à la navigation des bateaux-marchands pour approvisionner Paris et ravitailler Paris en eau sont entrepris dès 1676 sur l’initiative de Colbert. Mais la roche de Crégy est si dure que le chantier doit s ‘arrêter là. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte que les travaux du canal allaient se poursuivre faisant disparaître les vignes et les jardins du domaine du couvent. Des entreprises, des usines vont prospérer le long du canal, notamment la Platrière « Bary » qui dominait le canal et la rue de la Roche.
Des travaux de rénovation ont été entrepris pour conserver ce patrimoine. Le lavoir, qui était alimenté par une des nombreuses sources a été restauré.
Le puits communal d’une profondeur de 24 mètres avec son auge de granit a été rouvert en 2007.O y a retrouvé les restes de la pompe installée en 1904 et 2 mètres d’eau impropre à la consommation car trop chargée en calcaire.
La tour des carmes de l’ancien couvent